Ή σχέση πόλης/ύπαίθρου στον Γκράμσι : μιά απογραφή των κυριότερων θεμάτων

Part of : Πόλη και περιφέρεια : έκδοση μελετών του χώρου ; No.3, 1982, pages 7-35

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7-35
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Le Rapport Ville/Campagne chez Gramsci : Un enregistrement des thèmes principaux
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L' approche et le cadre de reference. La ville et la campagne, réalités sociales, dans leur rapport modelé par l’ histoire de l’ Occident, tiennent dans l’ oeuvre de Gramsci une place importante. Comme formes de la question nationale ainsi que termes de la transformation sociale, elles concentrent les développements d' une pensée et d* une action orientées vers un point central: la transition au socialisme. Inscrit dans une telle problématique globale, le rapport ville/campagne se réfère à I ensemble des manifestations de la société italienne en tant que contradiction principale déterminée par, mais aussi déterminant, le développement du capitalisme en Italie. Il s offer donc d une façon unique à éclaircir et à enrichir la compréhension des problèmes exprimés au niveau de l’ espace. L article présenté ici n' a pas l’ intention de restituer une «lecture urbanistique» de Gramsci, réduisant sa problématique à un certain nombre de thèses, mais de suivre les étapes les plus marquées de sa pensée lorsqu elle déploie la question du rapport ville/campagne.La ville, élément d abolition des rapports féodaux. (ou, le rapport ville/campagne dans la formation de l’ Etat italien) Si la relation de la ville avec le développement du capitalisme fut claire pour la plupart des pays européens, où elle avait fonctionné comme instrument pour l’ abolition du féodalisme dominant à la campagne, un rapport différent d' asservissement de la campagne à la ville se structura au cours de la formation de l’ Etat italien - le Risorgimento. A ce contenu singulier du rapport ville/campagne Gramsci attache la spécificité des villes historiques italiennes, les «cent villes», et les «villes du silence» (comme Rome et Naples), dans lesquelles ne se manifestait pas la domination historiquement connue d une capitale industrielle sur sa campagne agricole, mais elles formaient les centres des propriétaires fonciers qui drainaient le surtravail des contrées environnantes. Elles furent les résidus passifs de l’ évolution de l’ histoire, produits de la saturation et de la fossilisation consécutives des formations sociales précédentes, menant une existence parasitaire. Ce rapport singulier de subordination de la ville à la campagne η abolit pas les relations féodales qui y survivaient; au contraire, il les présupposaLe rapport ville/campagne comme opposition Nord/Sud. (ou, la question de I unité nationale) La formation de I ' Etat national italien fut déterminée par la manque du ferment jacobin; en d autres termes, par l’ absence d' hégémonie des forces de la ville sur les forces de la campagne, l’ absence d' une volonté nationale-populaire qui ailleurs bâtit les Etats modernes L domination nationale de la bourgeoisie italienne fut érigée sur un compromis d intérêts avec les forces de la campagne, et ne résulta pas de la lutte traditionnelle entre capital et propriété foncière caractéristique de la révolution française. Dans le Risorgimento le rapport entre industrie et agriculture acquerit une dimension territoriale, définissant deux regions distinctes, le Nord et le Sud, dans une relation pareille à celle entre une ville et sa campagne. Ce rapport constitua la base de I ' unité nationale ainsi que la source constante de sa menace; Gramsci saisit le rapport Nord/Sud lié à la question de l’ intégration nationale de la société italienne dans les cadres du capitalisme et au delà d' eux. Or, l’ unification de l’ Italie prit le caractère d' une conquête, avec une bourgeoisie dominante mais non hégémonique ou, mieux, exerçant une hégémonie médiatisée que Gramsci analyse aussi du point de vue de la fonction des intellectuelles au Nord et au Sud, et recherche ses conséquences différentielles au niveau du mode de vie, de pensée et de la civilisation en générale pour les deux territoires. La ville, élément d'opposition (ou, le bloc industiel et agraire) L' hétérogénéité des groupes sociaux des villes, le compromis des forces des villes du Nord avec les forces des viiles du Sud, c ' est -â-dire avec les classes dirigeantes précédentes sur lesquelles I ' industrie ne put pas exercer qu ' une hégémonie relative, s ' exprimèrent dans la constitution du bloc historique et dans la politique bourgeoise antiunitaire accentuant Γ écart et le déséquilibre entre le Nord et le Sud. Gramsci analyse la structure des forces du Sud et le rôle des intellectuels méridionaux en tant qu' élément de cohésion du bloc historique. L' avènement du fascisme ne fit que renforcer l’ inégalité entre les deux régions; fait qui se répercuta aussi au niveau de la propagande idéologique (Stracittà et Strapaese) avec laquelle le fascisme essaya à obscurcir les cause réelles de l’ opposition Nord/Sud. Or, la ville, le Nord, ne put pas dominer dans son opposition à la campagne, le Sud; elle ne put pas fonctionner d' une façon unitaire au niveau économique et social, limitant son action au niveau politico-territorial. Elle ne fut pas capable d' organiser et d' universaliser l’ hégémonie bourgeoise, et de consolider l’ intégration nationale du capitalisme dans sa lutte avec les rapports féodaux survivants. La ville, élément d' unite. (ou, l’ alliance ouvriers-paysans) Le Risorgimento donna naissance à deux Italies distinctes,le Nord industrialisé et le Sud arriére et semi-féodal. Contre cette distinction et contre la politique de la bourgeoisie, Gramsci propose la stratégie d' alliance révolutionnaire des ouvriers du Nord avec les paysans du Sud comme la seule voie pour l’ unification des deux Italies et pour le renversement de l’ Etat bourgeois. Or, la liaison de la ville à la campagne constitue condition et conséquence à la fois, de la transformation sociale en Italie. Pour Gramsci, la constitution, sous I ' initiative de la classe ouvrière -protagoniste actuel de I évolution sociale-, du nouveau bloc historique est liée à la question du rôle des intellectuels au sein du bloc et à la création d une nouvelle conscience, d' une nouvelle personnalité intellectuelle et morale, le parti révolutionnaire. L' alliance ouvriers-paysans ayant son centre unitaire au «prince moderne», peut seule supprimer l’ opposition ville/campagne, et réaliser l’ unité organique des deux Italies sous l’ hégémonie de la ville,le prolétariat du Nord. L'hégémonie de la ville est envisagée en tant que condition nécessaire non seulement d' une négation, la destruction de l’ Etat bourgeois, mais aussi d une positivité, I' édification du socialisme.Le problème de I actualité. Gramsci est le premier -si non le seul- marxiste italien qui saisit le rapport ville/champagne dans sa spécificité historique, analysa son contenu de classe pour le recomposer politiquement, le comprit comme aspect principal des contradictions entre les rapports de production et les forces productives, entre la base et la superstructure, le considéra comme question politique que la classe dirigeante doit résoudre dans les cadres de son rôle historique. Biensûr les données sur lesquelles il développa sa problématique ont aujourd" hui change ainsi que le contenu du rapport ville/campagne. Dans le capitalisme actuel où l’ agriculture est intégrée dans les mêmes rapports de production que I ' industrie, la ville et la campagne ne constituent plus les sujets réels de I ' analyse et de la lutte politique; car, bien que la distinction entre elles existe toujours -et peut-être encore plus forte- ce η ' est pas elle qui pose les termes dans lesquels la lutte pour le socialisme sera menée. Néanmoins, l’ essai de retracer la question a le sens que lui assigne la dimension créatrice de la pensée de Gramsci, ainsi que ses prolongements dans la réalité actuelle, concernant le nouveau rôle ambigu de la ville et la compréhension et l’ étude des problèmes de I' espace en général, à travers une théorie de la société dans son ensemble.
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