Το γλυπτό «προσκυνητάρι» στο ναό του Αγίου Γεωργίου του Κάστρου στο Γεράκι

Part of : Δελτίον της Χριστιανικής Αρχαιολογικής Εταιρείας ; Vol.43, 2004, pages 111-126

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111-126
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Le «proskynitère» sculpté de l’église de Saint Georges à la forteresse de Geraki
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Le que l'on a l'habitude d'appeler le « proskynitère » de saint Georges, dans l'église du même nom à la forteresse de Gerald, a intéressé plusieurs fois la recherche depuis les débuts du XXe siècle. Des éléments morphologiques d'un caractère occidental très prononcé ont conduit tous les chercheurs à faire remonter ce monument à la première moitié du XlIIe siècle, c'est-à-dire à la période où les Francs occupaient la region de Géraki. Cependant, aucune publication à ce jour ne contient de proposition convaincante concernant l'interprétation des figures héraldiques que porte ce monument. A savoir a) l'écusson avec un fond échiqueté avec ou sans brisure qui l'orne, mais que l'on retrouve aussi à deux autres emplacements de l'église directement liés à son protecteur, saint Georges et b) le croissant entouré par six étoiles et la fleur de lys parmi deux fleurons, non inclus dans un écu. Nous proposons d'identifier l'écusson échiqueté comme étant celui d'un chevalier de Saint Jean de Jérusalem d'origine aragonnaise, Inigo d'Alfero, officier du Grand Maître Juan Fernandez de Heredia, lui aussi aragonnais, qui manifeste à partir de 1365 un intérêt particulier pour le Péloponnèse. En 1378, tandis qu'Heredia défend la Principauté de l'Achaïe alors sous domination latine, il est pris en otage par les Turcs. Pour le faire libérer, les chevaliers de Saint Jean se tournent vers Isabelle de Lusignan, épouse du Despote Manuel Cantacuzène et bien connue pour ses sentiments prooccidentaux. Ils assurent ainsi la somme extrêmement élevée demandée en rançon. Durant l'année que durent la captivité d'Heredia et les négociations des chevaliers à la cour de Mistra, il semble que meure le frère cadet du chevalier Inigo d'Alfero. Ce dernier le fait ensevelir dans l'imposant monument funéraire qu'il lui dédie dans la petite église Saint-Georges existant à Geraki, dont il commande alors la rénovation. Ce que l'on a considéré jusqu'à maintenant comme un « proskynitère » est donc un monument funéraire occidental. En dehors de l'écusson échiqueté avec brisure du défunt, on y voit aussi les insignes d'autres chevaliers de Saint Jean qui en furent les donateurs, par exemple le croissant parmi six étoiles et peut-être la fleur de lys parmi deux rosaces, de même que les croix de Malte des chevaliers de Saint Jean. La date de la construction du monument funéraire et de la rénovation de l'église par les chevaliers peut être située entre 1378 et 1381, tandis que l'adjonction de la nef méridionale remonte à la première moitié du XVe siècle.
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