Πηγές για την ιστορία των ανταλλάξιμων της Καππαδοκίας : Η ανάγκη συνολικής θεώρησης

Part of : Δελτίο Κέντρου Μικρασιατικών Σπουδών ; Vol.9, 1992, pages 15-28

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15-28
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Les sources pour une histoire des populations a echanger de Cappadoce
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Tout d’abord, il nous faut préciser que les populations désignées par lessources grecques comme «Antallaximoi», «à échanger», sont les habitantsGrecs orthodoxes de l’Asie Mineure centrale et méridionale. Ce sont eux qui,restés loin des opérations querrières et des brutalités de la déroute d’AsieMineure, furent forcés à «l’émigration» en Grèce après la signature du Traitéde Lausanne. Il nous faut aussi préciser le contenu de sens que recouvre pournous le terme d’Echange: il s’agit des procedures de préparation de l’Exode despopulations d’Asie Mineure quittant leur terre ancestrale, et de leur arrivéedans l’espace et dans les cadres sociaux de la nouvelle Patrie.Quelle que soit la façon dont on voit la dernière page de l’histoire des Grecsde l’intérieur de l’Asie Mineure, exode, déracinement, exil, déplacement ou,selon le terme du Traité, émigration, une chose est sûre si l’on veut que cettevision soit historique: elle présuppose et requiert donc une étude de ce qu’étaient au juste les groupements humains, les villes et villages concernés, deleur identité démographique, sociale, économique, culturelle.La valeur informative des sourcesI. Une source de provenance orale, celle rassemblée par les collaborateursdu Centre d’Etudes d’Asie Mineure, concerne les 81 communautés cappadociennesgrecques. Une rubrique particulière rapporte les témoignages des réfugiés-informateurs de chaque endroit sur l’Exode et sur leur installation enGrèce. Peut-être avons-nous là la seule source qui puisse délivrer une représentationd’ensemble du «réel» et produire l’histoire événementielle des modalitésde l’Exode et de l’installation des réfugiés, en l’appuyant sur des sources«écrites» qui lui donnent une fiabilité. Ces témoignages oraux, mais aussi etsurtout les 130 manuscrits rédigés par des réfugiés de Cappadoce après 1922,spontanément ou sur les instances des collaborateurs du Centre d’Etudes d’AsieMineure, sont précisément, du fait de leur charge émotionnelle, des indicesprobants du climat psychologique dans lequel se fit l’installation des réfugiés d’Asie Mineure en Grèce. Un décodage est nécessaire si l’on veut en faire uninstrument de recherche. Par exemple, la mythification existante, décelée,donne la clef de sa démythification. Cette histoire orale transcrite peut fournirun champ d’étude où l’on étudiera d’une part la production du mythe, l’usagede symboles et d’idéologèmes, le déplacement de la mémoire sous la pression de l’exprérience traumatique présente, et d’autre part où l’on comprendra lesraisons qui ont imposé d’adoption ou le rejet des stéréotypes et des schémas depensée au lieu de leur examen critique.II. Une deuxième classe de sources à caractère «traditionnel», familièrequant aux modes d’accès qu’elle implique, mais pourtant inexploitée, est fourniepar le corps des livres de l’ex-Fonds des Populations Echangées et par lesarchives, elles aussi récemment déposées aux Archives Générales de Grèce, dela Commission d’Estimation du Ministère de l’Agriculture. S’agissant d’aborddes biens, on est moins intéressé par les valeurs que par la répartition dans lapopulation, par métier, par classe, par village, ainsi que par la nature dessources des revenus et leur rapport avec les mouvements migratoires de laCappadoce vers Constantinople et les autres centres urbains de l’Asie Mineure.La composition en règle générale agricole des biens des populations à échangerpeut être approchée grâce aux inventaires qui ont été effectués par les conseilscommunautoires des villages avec des membres des sous-commissions de laCommition mixte un peu avant l’Exode.Le témoignage apporté par les archives de la Commission d’Estimation duMinistère de l’Agriculture s’avère précieux, pour ce qui est de la populationbien sûr, mais surtout pour l’étude de l’économie cappadocienne. Les 45 livresde procès-verbaux que nous avons repérés, rédigés entre août 1925 et juillet1926 par des fonctionnaires du Ministère en collaboration avec les dirigeantsdes communautés cappadociennes, transcrivent les déclarations des populationsà échanger concernant les biens abandonnés, et, à côté, le montant quileur est attribué en fin de procedure. Cette pratique a eu un avantage pour lesrecherches ultérieures, car elle complète le témoignage des livres communautaires.Ces deux corpus d’archives, s’ils échouent parfois à restituer l’imaged’ensemble de chaque village, convergent de manière positive vers un bilandémographique et économique de la Cappadoce grecque orthodoxe. Ils recèlentles éléments de preuve pour éclaircir les déclarations des réfugiés «La bas,dans notre patrie, nous avions...»
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