Φιλοσοφικές προϋποθέσεις της χριστιανικής ρητορικής της ελληνικής ανατολής

Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.ΣΤ-Ζ, 1967, pages 83-91

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83-91
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Presuppositions philosophiques de la rhétorique chrétienne dans l’orient grec
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L’article commence par rappeler sommairement les problèmes que suscita dans l’antiquité grecque la découverte de la force du discours au 5ème siècle. A savoir l’attitude formaliste des sophistes pour la rhétorique et l’attaque aiguë de Socrate et de Platon qui reservent à la seule philosophie le droit d’être l’éducatrice de l’homme.Cet antagonisme de la rhétorique et de la philosophie, quoique souvent âpre, donna lieu dans le courant des siècles à des compromis, dont certains donnaient plus de place à la rhétorique, tel celui d’Iso- cratès, et d’autres à la philosophie. Le problème resta ouvert même pendant les cinq premiers siècles de notre ère donnant toujours lieu à des nouveaux compromis, dont les représentants portent maintenant le nom des sophistes.A ce point se pose la question suivante: quelle fut l’attitude des chrétiens envers cette tradition culturelle de l’antiquité? Les Chrétiens, après une courte période, — elle dura à peine deux siècles —, d’exclusivisme plus ou moins absolu, se laissent imprégner par la culture grecque. Sur ce point il est nécessaire de faire une remarquable distinction: d’une part, comme il est évident dans les textes de Photios, de Psellos et d’autres, les Byzantins poursuivent la tradition grecque sans faire preuve d’originalité; on ne cherchera donc pas dans cette direction des présuppositions philosophiques, d’autant plus que ce n’est pas cette direction qui a fait naître la rhétorique chrétienne; et, d’autre part, ils envisagent le problème du λόγος dans l’esprit chrétien et c’est alors qu’ils créent cette admirable nouvelle espèce littéraire qu’est la rhétorique chrétienne.Quelle est donc l’oeuvre que les chrétiens de l’orient grec reservent au λόγος? La vérité étant donnée par révélation, et non pas atteinte, comme chez Platon, au bout d’une démarche toute dialectique, l’oeuvre de logos est d’élever l’âme à la foi de la vérité, de la faire accepter et la rendre guide de sa vie et de son salut. On dira que le logos est pour les chrétiens, tout comme pour les vieux sophistes, un créateur de foi. La ressemblance n’est qu’aux termes. La rhétorique chrétienne ne vise pas à créer des dispositions subjectives, individuelles, utilitaires, mais, comme nous avons dit, son but est d’élever l’âme à la vérité révélée par Dieu. Oeuvre difficile qui demande toutes les ressources de l’esprit. Les présuppositions philosophiques de cette rhétorique chrétienne sont donc de nature tout à fait métaphysique. C’est la métaphysique, cette métaphysique, qui donne le poids et constitue la substance de cette rhétorique, qui est en même temps lyrique, puisqu’elle aspire à la foi, et spéculative, puisqu’elle cherche à faire comprendre la vérité de la foi.
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